« Voici,
je fais toutes choses nouvelles ! »
Ainsi
quasiment se termine notre Bible, puisque nous lisons ces mots à l’avant
dernier chapitre du dernier livre du Nouveau Testament, l’Apocalypse (chap. 21,
v. 5).
« Voici,
Je fais toutes choses nouvelles ! »
Mais
ici, un piège nous guette : celui de croire que toute chose nouvelle serait bonne en soi, comme si parce que maintenant je
le peux, cela veut dire que je le dois. Non, bien sûr que non. Tout ce qui est
nouveau n’est pas forcément bon, et le discernement ici doit s’appliquer, comme
toujours d’ailleurs.
Mais
ce verset pose un autre problème, car à bien
y regarder, il est tout simplement… faux. Car quoi de neuf, en vérité, sur
terre ? Surgit alors de ma mémoire une autre affirmation
biblique venue cette fois du vieil Ecclésiaste qui affirme qu’il n’y a
« rien de nouveau sous le soleil » (Ecc. 1, verset 9). Et c’est vrai
que la haine, la violence, l’envie, la souffrance sont toujours là, pareilles à
elles-mêmes, comme si la vie et l’histoire n’apprenaient rien à l’humain. Alors, que faut-il choisir, le pessimisme
réaliste de l’Ecclésiaste, ou l’optimisme utopique de l’Apocalypse ?
Mais
si l’ultime piège résidait justement là, dans le fait de vouloir choisir entre
ces deux voix ?
Et
si au contraire nous retenions les deux ensemble ?
L’une
tempérant l’autre tout en l’enrichissant ?
A
mieux y regarder, l’Apocalypse ne nous dit pas que d’un coup de baguette
magique, surgirait une réalité nouvelle, mais davantage que dans chacune de nos
réalités, s’offrent des potentialités nouvelles.
« Voici,
Je fais tout chose nouvelle », c’est, au cœur même de nos réalités parfois
bien closes sur elles-mêmes, une fenêtre ouverte sur un autrement possible.
Sur
un avenir possible, à bâtir ensemble, avec l’aide de Celui-là seul qui peut
dire je fais toute chose nouvelle
: de la vie, au milieu de la mort ; des sourires, au milieu des
larmes ; le pardon, au milieu de la haine ; la confiance, au milieu
de la méfiance, de la paix, au milieu de la violence ; de la lumière, au
milieu de la nuit de la souffrance.
Voilà
ce que Dieu veut pour chacun d’entre nous.
Et
pour tenir cela, il nous faut oser vivre en funambule de la foi, dans une
recherche constante de ce qui sera le plus juste, non pas seulement au sens moral,
mais au sens musical du terme, ou encore au sens qu’il a en
menuiserie lorsqu’une pièce s’ajuste bien aux autres. Un des grands
principes de la Réforme est ecclesia
reformata semper reformanda : Eglise réformée en constante
réformation.
Pour
cela il importe de prendre parfois des décisions qui se risquent, sans autre
garantie que celle d’avoir cherché à être le
plus juste. C’est peut-être seulement cela qui nous est demandé.
Alors
bonne rentrée, bon ajustement, et que de chacune de nos existences Dieu fasse
des vies renouvelées.
Merci Jean François
RépondreSupprimerCe matin je serai auprès de Viviane mon amie qui dit "à Dieu" à son fils aîné...
Je cherchais tes mots...
Ils me nourrissent ce matin
Amitié
Merci Jean François
RépondreSupprimerCe matin je serai auprès de Viviane mon amie qui dit "à Dieu" à son fils aîné...
Je cherchais tes mots...
Ils me nourrissent ce matin
Amitié