Méditation autour du Psaume 119, 88
le 27 novembre
2015
« Fais-moi vivre selon ta
bienveillance ».
En ces heures troubles, c’est
cela qu’il importe, me semble-t-il, de proclamer haut et fort !
L’Etat nous demande de
pavoiser nos maisons aux couleurs de la République, et c’est très bien.
Mais moi, je nous exhorte
aussi et surtout à pavoiser nos cœurs aux couleurs de l’Evangile.
Car un risque grand, immense
nous guette : celui de tomber dans la méfiance, dans la défiance… or on ne
construit pas une société sur la méfiance et sur la défiance.
Les couleurs de l’Evangile,
elles, ont pour noms confiance, bienveillance.
Ecoutons Dietrich Bonhoeffer qui
parlait en des jours plus sombres encore que les nôtres : il disait que
nous sommes appelés à être "des
enfants de la terre qui ne s'isolent pas,
qui n'ont rien à proposer
pour amender la terre,
qui ne sont pas meilleurs
que le monde,
mais qui veillent en
commun, en plein centre du monde,
dans sa profondeur, sa
banalité
et son assujettissement,
mais qui ne quittent pas des yeux le lieu où ils perçoivent, dans l'étonnement,
la rupture de la malédiction, le oui profond que Dieu dit au monde"…
Alors nous, nous voulons seulement, humblement mais
résolument, être des guetteurs, des veilleurs qui témoignent
d'un autre regard possible, pour proclamer, à temps et à contre- temps, qu'un autre regard sur le monde est
possible, qu'un autre regard sur
toi, sur moi, sur nous tous ensemble est possible, celui de la bienveillance et de la confiance.
Le piège de la méfiance, de
la défiance, c’est celui de nous faire tomber dans la séduction du bruit des
bottes !
Ne confondons pas défiance et
méfiance, qui sont des vertus
diaboliques,
avec vigilance et attention,
qui sont, elles, des vertus spirituelles.
Ce dont le monde a besoin,
lorsqu’il est plongé dans les ténèbres, ce n’est pas d’en rajouter une couche,
mais il a besoin de témoins de lumière, de pèlerins de lumière.
« Alors la grande
affaire, l’unique affaire est que le chemin ne se perde pas dans la ténèbre,
que se lève, au cœur même de la nuit, la lumière irrépressible que rien ne
détruira »[1].
« Si Dieu est, il est en
l'homme ce point de lumière qui précède toute raison et toute folie et que rien
n'a puissance de détruire. Peut-être alors que croire en Dieu consiste en ceci
: croire qu'en tout être humain existe ce point de lumière »[2].
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